Aréna n’a que 4 mois lorsqu’elle arrive à Marseille pour être opérée. Sara, Nicolas et Sacha l’ont accueillie dans leur famille et ont fait preuve d’une infinie patience pour l’accompagner. Le 30 octobre, l’opération par l’équipe de chirurgie cardio-pédiatrique de La Timone a été un succés et Aréna a pu rejoindre sa famille le 18 décembre, raccompagnée jusqu’à Tana par sa famille d’accueil !
« Arena,
J’ai tellement de choses, d’émotions, de souvenirs à te transmettre que je ne sais même pas par où commencer.
Tout est passé si vite !
Le 12 septembre nous avons eu la visite de l’association « La Ribambelle » pour savoir si nous pouvions devenir famille d’accueil, le 19 on reçoit un mail :
« Bonjour Sara et Nico
Vous allez avoir une petite fille qui s’appelle Arena et qui va arriver le samedi 28/9″.
Nous avons 9 jours pour préparer ton arrivée et aller à notre 1° rencontre à Marseille.
Petit trésor, je garde un souvenir magique de ce moment-là, quand nos regards se sont trouvés j’avais la sensation qu’on avait toujours été ensemble. Je t’ai trouvée si petite, fatiguée, avec des difficultés pour respirer… mais tellement jolie, avec un regard si vivant, expressif, curieux…
Je t’ai pris dans mes bras et j’ai senti que tu m’as fait confiance de suite.
C’est parti pour l’aventure !
Direction la maison pour la rencontre avec Sacha. Il se considère comme ton grand frère de Cœur, s’inquiète pour toi, tous les jours va noter tout ce que tu as réussi à boire, les médicaments que tu as pris, te prend dans ses bras, vous avez votre moment tête à tête avant le coucher du soir…
Tu nous épates par ta force, courage et volonté. Il faut dire que tu es en mode survie: tu arrives à manger entre 210ml / 350ml par jour. Je te donne à manger avec une pipette de 2ml, et les repas durent entre 8h et 9h par jour. Mais on va s’en sortir comme des chefs ! Je suis très contente que tu sois tombée dans notre famille, on a beaucoup, beaucoup de patience.
Tu as un énorme muguet buccal et tu n’arrives pas à émettre des sons, tes cordes vocales sont touchées mais on nous dit que c’est lié à ta maladie cardiaque.
J’ai cru plusieurs fois que j’allais te tenir dans mes bras pour t’accompagner dans ton dernier souffle. Et à chaque fois tu nous as montré ton courage, ta force. Et même dans les moments les plus difficiles tu nous régales de ton plus beau sourire.
Nous n’avons le droit à aucun pleur de ta part.
J’ai tendance à t’appeler « la crevette de Madagascar », « Ma beauté d’amour » ou bien « Cacahuète ».
Arrive le jour de l’opération, pas difficile pour toi de rester à jeun. Nico a posé sa journée pour être avec nous, nous conduit à l’hôpital. Je te lave avant l’intervention et à ce moment-là un médecin est venu nous expliquer comment allait se dérouler l’opération, il nous parle, nous explique tout et répond à toutes nos questions, mais le plus curieux c’est qu’il te connaissait déjà car il travaille à la Réunion. C’est l’heure d’aller au bloc, je demande de t’emmener dans mes bras pour que tu n’aies pas peur dans tous ses longs couloirs froids. Nico en profite pour faire quelques photos de ta jolie frimousse et comme c’était prévisible tu pars contente dans les bras d’une douce infirmière.
6 heures après l’opération, enfin on a le coup de téléphone pour dire que tout s’est très bien passé, réussite de 100% et tu es en salle de réveil.
L’association nous dit de rentrer chez nous, de nous reposer, mais inimaginable pour nous, on reste pour être là à ton réveil.
Pour toi c’est le jour et la nuit, dès qu’on nous a donné le feu vert et la permission pour que tu manges, tiens ma crevette, ton 1er biberon, et là, on se regarde fixement tout le long sans rien comprendre, en deux minutes tu as bu 60ml ! Mon Dieu, avant ça aurait été fini en 1h et demi et j’aurais prié pour ne pas que tu le vomisses. Tu ne transpires plus, tu n’es plus essoufflée, tu récupères vite de l’opération du Cœur.
Je suis restée près de toi tout le long, à chaque examen, à chaque intervention, chaque geste médical j’ai été présente, te tenais la main, caressais ta petite tête, te chantais à l’oreille ou mettais la chanson de maman qu’on écoute tous les jours «Mitonia Fy Rasolofoniaina»
La tata Rebecca d’Espagne t’a offert un petit chien « Pinkie » qui ne t’a jamais quittée non plus, l’équipe médicale a beaucoup rigolé car impossible de te l’enlever des mains tellement tu le serrais fort !
Nico et Sacha venaient te rendre visite quand l’emploi du temps le permettait.
Normalement on aurait dû rester 4-5 jours à l’hôpital, malheureusement tu as eu une énorme infection que tu as combattue haut la main, et après 10 jours enfin on rentre à la maison !!!
Tu es si attachante. Je peux passer des heures sans me lasser à te regarder, faire des massages, toucher et entrelacer mes doigts dans les tiens (tu as des mains magnifiques, des pieds à croquer, puis des yeux à couper le souffle, et un visage de coquine…).
Tu ne peux pas imaginer comment tu as fait chavirer beaucoup de monde avec ton caractère, ta présence. Notre famille, les voisins, les Amis, les Tatas de Cœur de l’entrepôt, les gens qu’on croise : on t’a couvert de bisous, de tendresse, de câlins, de chansons, moi j’ai envie de dire tout simplement d’Amour.
On t’a fait découvrir notre vie sociale, des repas en famille, entre copains, si je n’en oublie pas un tu as été avec nous pour fêter 6 anniversaires (Nico, Sacha, Aline, Mathias, Christian, Christine la voisine) les 24h du Téléthon à l’AVT Venelles (ou tu as charmé tout le monde), un cabaret à L’Entrepôt de Venelles (ou tu n’as pas arrêté de danser), La fête de Noel à Yellow, les sorties aux parcs, forêt, ville…. Tu as aussi eu la visite de ta grande tante, ton grand-oncle avec son fils.
Lors d’une visite à l’hôpital nous avons croisé un père Noël, c’est rare qu’un enfant n’ait pas peur de lui, tu lui faisais que des sourires comme c’est ton habitude alors j’en ai profité pour lui demander qu’il te prenne dans les bras pour faire de belles photos, et bien c’est raté, résultat ? tu t’es agrippée à sa barbe et impossible de la lâcher :o) :o) :o) c’est la 1ère fois que je vois un père Noël qui a peur d’un bébé.
Nous prenons la décision de t’accompagner à Madagascar. La séparation va laisser place aux retrouvailles tant attendues avec ta famille, ta Maman qui t’aime si fort, je ne peux pas imaginer l’immense joie que de te retrouver toute guérie !
Tu vas nous laisser un énorme vide dans la maison mais un immense Cœur rempli de joie, d’amour, de chaque moment passé à tes côtés. Si, c’est dur de se dire que tu ne te rappelleras pas nous, mais le plus dur aurait été de pas te connaitre.
Arena, je te souhaite le meilleur qui puisse t’arriver. Sache que nous serons toujours là pour toi.
Et n’oublie jamais notre petite crevette, où que tu sois tu seras toujours aimée dans notre cœur ! »